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Dimanche 15 octobre 2023 La sanctification du dimanche « Ce premier chantier diocésain touche ce qui est très douloureux pour beaucoup d’entre vous : le petit nombre de messes célébrées, conséquence du nombre réduit des prêtres, ce qui a pour conséquence fatale l’éloignement géographique de la messe dominicale. Avant tout, reconnaissons que nous avons besoin des gestes de Jésus et qu’il est catholique d’éprouver ce besoin. Nous avons besoin que Jésus nous tende le pain et le vin dont il fait son Corps livré pour nous et son Sang versé pour nous et pour la multitude ; nous avons besoin qu’il s’abaisse pour nous laver les pieds et nous réintégrer sans cesse dans la communauté de ses disciples. En lui nous nous reconnaissons précédés par un amour qui nous respecte infiniment et qui nous appelle à nous lever pour lui répondre et agir avec lui et en lui. Il est capital pour nous d’appartenir à une Église qui célèbre l’Eucharistie. Puisque, par le Christ et en lui, nous formons un seul Corps, même si, personnellement, je ne peux me rendre à la Messe, il est important que j’appartienne à l’Église qui célèbre l’Eucharistie. Je peux m’y associer de bien des manières et m’en laisser porter. (…) Sanctifier le dimanche ne s’arrête pas uniquement à la messe, cela peut s’élargir à  : quelle prière du matin ou du soir aussi ? Qui inviter à déjeuner ? Son cercle familial bien sûr, mais certains dimanches n’est-il pas possible d’inviter des personnes seules ou isolées, une famille nouvellement installée, un voisin que l’on n’a pas vu depuis longtemps, un prêtre de l’Espace missionnaire… Si l’on va se promener, avec qui ? Que regardera-t-on ? Quels échanges pourra-t-on avoir ? Quelle action de grâce ou quelle intercession portera-t-on au retour ? Comment, le soir, placer la semaine qui s’ouvre sous le regard de Dieu, lui confier ce qui s’annonce compliqué, lui recommander les personnes que l’on y rencontrera, lui demander de disposer notre intelligence, notre volonté, notre mémoire au mieux pour tel événement, avec telle personne ? Autre question : que veut dire se reposer ? Les Juifs, pendant le sabbat, s’interdisent toute production : ce que Dieu a déjà donné est bon et suffisant. Cette attitude ne peut-elle pas nous inspirer ? Comment rendre grâce au Créateur et non pas exciter sans cesse nos besoins et nos désirs ? Comment orienter nos cœurs vers la paix et l’unité et non pas courir en tous sens en voulant tenir ensemble trop de biens ? » Extraits de la Lettre Pastorale 2023 «Porter les signes du Royaume » Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Archevêque de Reims