Le 28 mars 2022
Journée de prière pour les victimes de violences et agressions sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Église
En mars 2021, les évêques réunis en Assemblée plénière ont voté une série de 11 résolutions : la 8ème, répond à l’invitation du pape François à vivre une journée de prière pour les victimes de violences et agressions sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Église. La date de cette journée mémorielle est fixée au 3e dimanche de Carême. En 2022, le thème retenu pour cette journée est : « Témoins pour une vie nouvelle » .
Dans notre diocèse, le Dimanche 27 mars 2022 à 17h à la Cathédrale de Reims, notre archevêque a présidé un temps mémoriel, préparé avec des victimes.
Ce temps veut aider notre Église à ne pas détourner le regard, se reconnaître appelée à la conversion et accueillir la vie nouvelle qui surgira à Pâques.
Aussi, la photo de l’enfant qui pleure et le texte qui l’accompagne sont présentés dans la cathédrale.
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Le 9 novembre 2021
Retour sur l’assemblée plénière des évêques de France 2021
L’Assemblée plénière des évêques de France s’est tenue à Lourdes du 1er au 8 novembre. De nombreux invités ont rejoint les évêques lors des différentes séquences de cette Assemblée qui a réuni au total près de 600 participants.
Essentiellement consacrée à la réflexion et au travail lié à la réception du rapport de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église), l’Assemblée fut également marquée par la séquence liée aux enjeux écologiques « Clameur de la Terre et clameur des pauvres », les mercredi 3 et jeudi 4 novembre. Il y fut notamment rappelé combien les personnes en situation de précarité sont les premières victimes de la crise écologique.
Vendredi 5 novembre les évêques ont reconnu la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences subies par les personnes victimes. La matinée du samedi 6 novembre fut marquée par un temps mémoriel et un temps pénitentiel préparés avec des personnes victimes : pose d’une photo près de l’hémicycle du Sanctuaire de Lourdes et temps de recueillement et de prière au pied de la Croix sur le parvis de la Basilique Notre-Dame du Rosaire.
Source : eglise.catholique.fr
Démarche de reconnaissance et de pénitence des évêques de France suite au rapport Sauvé
Temps pénitentiel du 6 novembre : prise de parole de Mgr Eric de Moulins-Beaufort
Petit enfant qui pleure,
Petit garçon qui t’en étais allé servir la messe, plein de fierté, petite fille qui allais te confesser le cœur plein d’espérance du pardon, jeune garçon, jeune fille, allant tout enthousiaste à l’aumônerie ou au camp scout. Qui donc a osé souiller votre corps de ses grosses mains ? Qui a susurré à votre oreille des mots que vous ignoriez ? Qui vous a imposé cette odeur qui vous imprègne ? Qui a fait de vous sa chose, tout en prétendant être votre meilleur ami ? Qui vous a entraîné dans son secret honteux ?
Petit enfant qui, à jamais pétrifié, pleure sous les voûtes d’une cathédrale, petit enfant des centaines de milliers de fois multiplié !
Quelqu’un t’a photographié. Il permet à beaucoup de te voir, de te regarder. Quelqu’un s’est reconnu en toi, a vu en toi l’image de sa destinée brisée, ravagée. Quelqu’un, en te découvrant un jour, a trouvé en toi un frère ou une sœur grâce à qui il allait pouvoir exprimer ce qu’il portait en secret, ce que tant et tant ont porté et portent sans trouver de mots pour le dire, sans trouver, et moins encore, de cœur pour les écouter.
Petit enfant qui pleure sur un pilier d’église, là où tu devrais chanter, louer, te sentir en paix dans la maison de Dieu,
Nous te regardons. Désormais, nous passerons devant toi en te voyant, en t’écoutant. Ô enfant bafoué, enfant humilié, enfant profané qui survit au fond de tant d’adultes ou adolescent suicidé, nous voulons apprendre à te regarder et à entendre le cri muet de ta souffrance.
Petits garçons, petites filles qui pleurez cachés dans les adultes que tous voient, adolescents murés en un silence qui vous a été imposé, nous vous devons cela. Nous vous le devons sous le regard de l’humanité, sous le regard de notre conscience, sous le regard du Christ notre Seigneur, que vous vouliez chanter de toute votre âme, de tout votre être, et devant qui à jamais vous pleurez.
Il est trop tard pour que nous puissions essuyer vos larmes. Il ne l’est pas de nous souvenir de vous. Votre image placée sous nos yeux, nous voudrions qu’elle imprègne nos âmes. Désormais, je ne peux entrer dans une église, pour y célébrer le mystère de la vie et de l’amour plus forts que la mort, sans porter le stigmate de votre visage qui pleure, si pauvre, si touchant, si seul, si désemparé, et si digne surtout. Tout le bien du monde ne rachète pas les pleurs d’un enfant.
Petit enfant qui pleure, petite fille, petit garçon, adolescente, adolescent, moi, Éric, évêque de l’Église catholique, avec mes frères évêques et les prêtres et les fidèles qui le veulent bien, j’implore de Dieu en ce jour qu’il m’apprenne à vous être fraternel. « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Temps pénitentiel du 6 novembre 2021
Ô Dieu que nous osons appeler « notre Père », pardonne-nous. Tu mets ton Église à nu, comme jadis Jérusalem, mise à nu à cause de ses crimes.
Nous pensions être préservés par la sainteté de ton Fils et le sacrifice qu’il a remis entre nos mains. Nous découvrons que nous sommes capables, nous tes ministres, nous que tu as appelés et choisis, de profaner ton don le plus ultime, de transformer en un système humain de dégradation, de mépris, de mort, le don jaillissant de ton Esprit.
Pardonne-nous de n’avoir pas compris combien le pouvoir que tu donnes exige de nous une clarté sans faille. Pardonne-nous d’avoir pris ta miséricorde pour une tolérance devant le mal.
Relève-nous, nous t’en prions. Refais nos cœurs. Inspire-nous comment aller vers celles et ceux que nous avons humiliés, négligés, blessés, abandonnés,
Relève les personnes qui souffrent, nous t’en supplions à genoux. Donne-nous de les écouter et de faire ce qu’elles nous demandent.
Ô Dieu que nous osons appeler « notre Père », pardonne-nous. Refais nos cœurs.
Inspire-nous comment aller vers celles et ceux meurtris et humiliés que nous avons négligés et abandonnés. Donne ta joie à celles et ceux à qui nous avons manqué, nous que tu as établis pour porter ta parole de grâce et qui avons failli.
Tu nous as appelés à enseigner, apprends-nous à écouter.
Tu nous as appelés à sanctifier, dépouille-nous de toute appropriation, que ta grâce nous maintienne en perpétuelle conversion ;
Tu nous as appelés à gouverner, purifie-nous de tout goût du pouvoir, libère-nous de toute peur, à commencer par celle de perdre.
Dieu de justice et de miséricorde, Dieu de vie et de paix, prends-nous en pitié, viens au secours de notre humanité.
Conclusions de l’Assemblée Plénière
Résolutions votées par les évêques de France votées le 8 novembre 2021
Discours de clôture de Mgr Eric de Moulins-Beaufort
En vous présentant ce matin les travaux de l’assemblée plénière qui s’achève, je veux avoir devant les yeux la photographie de l’enfant qui pleure que vous apercevez derrière moi sur l’écran. Cette photographie, désormais, est fixée au mur du bâtiment qui abrite l’hémicycle où nous nous tenons. Cet enfant pleurait seul, caché sous les voûtes d’une cathédrale. Quelqu’un l’a photographié, quelqu’un qui s’est reconnu en lui, quelqu’un qui, lui aussi, a été victime et a pleuré ainsi, pétrifié, dans une église, à cause d’un homme d’Église et à cause de l’Église. Ce visage habite mon cœur tandis que je vous parle. C’est pour cet enfant qui pleure, petit garçon, petite fille, adolescente ou adolescent, que nous avons réfléchi, travaillé, décidé. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » (Mt 25, 40.45).
Crédits photos de couverture : ©CEF
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Le 6 novembre 2021
Du mardi 2 au lundi 8 novembre, les évêques de France sont réunis en assemblée plénière à Lourdes.
Lutte contre la pédocriminalité
En 2018, les évêques de France ont missionné la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise) pour faire la lumière sur les abus sur mineurs et personnes vulnérables commis depuis 1950. Le président de la CIASE, Jean-Marc Sauvé, leur a remis son rapport le 5 octobre dernier et formulé des recommandations. Ce rapport a suscité de très fortes attentes des personnes victimes, mais aussi des fidèles et de la société.
Depuis cette publication, c’est la première fois que les évêques français se retrouvent pour travailler des résolutions pour lutter contre les violences et les agressions sexuelles sur mineurs dans l’Église. Ils feront aussi le point sur les mesures déjà adoptées lors de leur assemblée du printemps dernier.
Le programme de l’assemblée a été modifié avec une journée supplémentaire. Et près d’une centaine de personnes ont été invitées pour participer à ce travail, des victimes, des membres de la CORREF et de différents mouvements ecclésiaux, comme Promesses d’Église, ainsi que des personnes membres de cellules d’écoute, de jeunes adultes, des responsables dans l’enseignement catholique, des prêtres, des diacres et des directeurs des services nationaux de la CEF.
Cette assemblée est rythmée par la prière, l’écoute et l’échange. Et la semaine a été marquée ce samedi 6 novembre à 10h30 par une prière pénitentielle sur le parvis de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire.
L’assemblée plénière sera conclue par le discours de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, le lundi 8 novembre à 10h30.
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Le 12 octobre 2021
Entrevue avec Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur
Mgr Éric de Moulins-Beaufort revient sur les enjeux fondamentaux du rapport de la CIASE
Déclaration de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la Conférence des évêques de France.
Je demande pardon aux personnes victimes et à tous ceux qui ont pu être peinés ou choqués par le fait que le débat suscité par mes propos, sur France Info, au sujet de la confession, ait pris le pas sur l’accueil du contenu du rapport de la CIASE et sur la prise en considération des personnes victimes.
+ Éric de Moulins-Beaufort
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France, a pu s’entretenir ce mardi 12 octobre avec M. Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur en charge des cultes, à l’invitation de ce dernier. Ils ont pu échanger sur la démarche de vérité vécue par l’Église catholique en France à propos des violences et agressions sexuelles commises au sein de l’institution depuis 1950. La publication du rapport de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) constitue ainsi une étape essentielle dans cette démarche de vérité, et le travail réalisé par M. Jean-Marc Sauvé et son équipe est reconnu comme remarquable. La Conférence des évêques de France (CEF) et la Conférence des religieux et religieuses en France (CORREF) ont demandé au Pape de recevoir en audience M. Jean-Marc Sauvé et les membres de la CIASE.
Mgr Éric de Moulins-Beaufort a pu évoquer avec M. Gérald Darmanin la formulation maladroite de sa réponse sur France Info mercredi dernier matin. L’Etat a pour tâche d’organiser la vie sociale et de réguler l’ordre public. Pour nous chrétiens, la foi fait appel à la conscience de chacun, elle appelle à chercher le bien sans relâche, ce qui ne peut se faire sans respecter les lois de son pays.
L’ampleur des violences et agressions sexuelles sur mineurs révélées par le rapport de la CIASE impose à l’Église de relire ses pratiques à la lumière de cette réalité. Un travail est donc nécessaire pour concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants.
Mgr Éric de Moulins-Beaufort a tenu à redire la détermination de tous les évêques et, avec eux, de tous les catholiques, à faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises. C’est le sens, par exemple, des protocoles qui lient déjà 17 diocèses de France avec les parquets, afin de faciliter et d’accélérer le traitement des signalements pour tout fait dénoncé. Le Garde des Sceaux vient d’ailleurs d’encourager le déploiement de ce type de dispositif.
Les évêques de France réunis en assemblée plénière, du 3 au 8 novembre 2021, travailleront ensemble, à partir du rapport de la CIASE et de ses 45 recommandations, sur les mesures et réformes à poursuivre et à entreprendre, en étroite communion avec l’Église universelle.
Avec les évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort invite les paroisses, les mouvements, les communautés à lire ce rapport, à le partager, à le travailler, tant il semble essentiel que tous accueillent les nombreux témoignages des personnes victimes qu’il comporte et en tire les conséquences qui s’imposent.
La réalité des violences et agressions sexuelles sur mineurs au sein de l’Église et dans la société invitent les femmes et les hommes de bonne volonté, croyants ou non, à travailler ensemble au service de la protection des plus jeunes, de l’accueil et de l’accompagnement des personnes victimes.
Devant ces faits, Mgr Éric de Moulins-Beaufort redit sa honte, sa consternation, mais aussi sa détermination à mener les réformes nécessaires pour que l’Église, en France, mérite la confiance de tous.
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Le 5 octobre 2021
Retrouvez en replay sur KTO TV la remise du rapport Sauvé
Commandé par la Conférence des Évêques de France et par la Conférence des Religieux et Religieuses en France, le rapport mené par la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église (CIASE) a été rendu public ce mardi 5 octobre.
À revoir sur le site ktotv.com
Pour aller plus loin :
- Lettre aux catholiques adressé par les évêques de France au printemps dernier : à retrouver ici
- En savoir plus sur la cellule d’écoute dans le diocèse : cliquez ici
- Documents pour préparer la publication du rapport de la CIASE : à lire ici