Nous venons de vivre cette belle fête de la Pentecôte, qui nous fait réaliser que nous avons besoin de l’intervention répétée et quotidienne de l’Esprit Saint dans nos vies.
Le 10 juillet, je quitterai, le cœur serré, notre Espace Missionnaire, et le 28 août, je m’envolerai pour cette nouvelle mission, au cœur de l’Asie, à Manille aux Philippines. Je sens pour moi cette nécessité de demander et recevoir cette douche, cet « envahissement » de l’Esprit Saint dans ma vie, pour me faire sortir de ma zone de confort, pour accepter de quitter une paroisse, un espace missionnaire, une mission, des paroissiens, des frères et sœurs que j’aime beaucoup et continuer de répondre à l’appel du Seigneur, qui me conduit sur un continent, dans une méga-ville que je viens de découvrir.
C’est vrai que je suis tellement bien ici, dans ces paroisses, dans cet espace missionnaire ! Peut-être un peu trop bien… Là où, après 9 ans, même si les projets ne manquent pas, un certain confort de vie, des repères et des habitudes sont pris. Apprendre à quitter, à s’attacher uniquement au Seigneur, à sortir de sa zone de confort, afin de jeter les filets, plus loin, dans les eaux plus profondes : c’est ce que le Seigneur me demande pour que ma vie spirituelle soit renouvelée et réoxygénée notamment au contact des plus démunis et des plus pauvres.
Et des plus pauvres, il y en a aux Philippines ! 80% des Philippins vivent simplement, pauvrement, alors que les 20% de riches vivent dans une ville aux grandes tours climatisées et sécurisées.
Je vais vivre en plein centre-ville dans un immense foyer d’étudiants, confié à la Communauté du Chemin Neuf, dont les 400 chambres ne sont occupées actuellement que par 80 étudiants, à cause des effets du covid ; en effet, encore aujourd’hui, certains cours se suivent toujours en ligne.
A côté de notre maison, il y a un bidonville, et mes frères et sœurs de communauté y descendent souvent pour visiter les familles. Ils ont lancé un beau centre d’accueil social. Tous les samedis, nous accueillons 80 enfants pour faire des jeux, du caté, du soutien scolaire, du sport et tous finissent par une douche et un repas. Un parrainage est proposé pour chaque enfant afin que le plus grand monde soit scolarisé. Et une fois par mois, nous proposons un temps de formation pour les femmes du bidonville et des alentours.
« The green village » est un autre de nos projets : il s’agit d’un projet d’insertion ou de réinsertion professionnelle des personnes du bidonville afin qu’elles trouvent un travail ou puissent se lancer dans un petit business avec un micro-crédit.
Nous serons huit (auxquels s’ajoutent environ quatre bénévoles) à vivre ensemble et porter ce projet social et l’accueil des étudiants. Pour eux, nous proposons aussi une formation spirituelle comme dans tous les foyers d’étudiants de la Communauté. Deux frères, Timothée et Charles-Emmanuel, poursuivent des études de théologie à la faculté, chez les Jésuites. Et Timothée est en charge d’une aumônerie universitaire. Il souhaite faire venir 22 Philippins aux JMJ et cherche des financements pour cela.
Cécile, Marie-Noëlle et Ela, trois sœurs consacrées (française, mauricienne et philippine) s’occupent davantage des étudiants et du social, et Shiela, célibataire philippine, prend soin de la communauté. Arrivera fin août en même temps que moi Sarah, une sœur mauricienne d’origine chinoise, pour renforcer les lignes.
Tous font un travail remarquable et je les trouve très courageux ; notamment parce qu’il fait très chaud toute l’année, parce que notre lieu est très brouillant, et parce que la langue et la mentalité sont souvent des obstacles aux rencontres et aux échanges en profondeur.
A Manille, ma mission sera de prendre soin de mes frères et sœurs, de faire grandir avec eux le projet social, la pastorale des étudiants et la communauté avec des Philippins.
Je me suis donné avec beaucoup de joie ici à Reims, et je me sens désormais appelé à me donner à Manille malgré quelques appréhensions. Mais l’Esprit Saint sera là pour me guider.
Nous le savons, un départ est souvent l’occasion chez nous en France de recevoir un cadeau. Mais sachez que, personnellement, je n’ai besoin de rien. En revanche, là-bas, les besoins pour les missions sont grands. Ils sont de deux ordres :
- le parrainage d’enfants des bidonvilles,
- un minimum de confort de la communauté à Manille : un nouveau réfrigérateur, une imprimante, une table et des chaises, et une voiture
Je vous suis ainsi par avance très reconnaissant de votre participation, selon vos possibilités, au soutien de ces projets de la Communauté aux Philippines. Votre don vous permettra de recevoir un reçu fiscal.
Mon rêve serait que puisse s’établir un lien, un pont entre Reims et Manille, un parrainage avec l’Espace Missionnaire, afin d’échanger avec les enfants (en anglais), d’aider dans la durée ce projet, quitte à venir un jour animer une colonie de vacances pour les enfants, avec ceux qui le souhaitent. Ce serait formidable !
Je pars avec cette triple certitude qui fonde ma vie :
- je suis aimé de Dieu, quoi qu’il m’arrive ;
- Jésus me précède en toute chose, donc je ne crains rien ;
- jamais Il ne m’abandonnera.
J’ai cependant besoin de l’intervention de l’Esprit Saint ainsi que de vos prières. Soyez assurés des miennes !
Ces 9 années, chargées de toutes ces rencontres, ces célébrations, ces rires et ces larmes aussi, sont marquées à jamais dans ma mémoire.
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa paix.
Stephan +