La Joie, le cœur de l’Avent

La Joie, le cœur de l’Avent

La Joie, le cœur de l’Avent

Le calendrier liturgique nous offre un cadeau au milieu de l’attente : le 3ème Dimanche de l’Avent, traditionnellement appelé Dimanche de Gaudete. Ce terme latin, qui signifie « Réjouissez-vous », est le premier mot de l’antienne d’ouverture de la messe. Au cœur de la sobriété de l’Avent, avec ses lectures souvent austères et ses appels à la veille et à la pénitence, ce dimanche vient apporter une touche de rose, la couleur du vêtement liturgique portée ce jour-là.

La joie que l’on nous invite à manifester est le signe que le Seigneur est proche. Comme le dit Saint Paul dans l’Épître aux Philippiens: « Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance, dans la prière et la supplication, avec action de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »

La joie du Dimanche Gaudete n’est donc pas une joie mondaine, éphémère ou superficielle. C’est une joie qui naît de la certitude de la présence divine. Elle est une vertu spirituelle qui vient de la foi, une force qui nous permet de traverser les épreuves de l’attente sans sombrer dans l’anxiété ou le découragement. Elle est l’écho de l’Annonciation, le Magnificat de Marie qui se réjouit de l’œuvre que Dieu est en train d’accomplir.

Qui incarne le mieux cette joie au cœur de l’Avent ? L’évangile de ce dimanche nous présente le grand prophète de l’attente : Jean le Baptiste.

Paradoxalement, Jean est un personnage austère. Vêtu de peaux de chameau, vivant dans le désert, il prêche la conversion avec une rigueur sans faille. Pourtant, il est l’homme de la joie parfaite, car sa mission entière est de s’effacer pour que l’Autre croisse. Interrogé par les prêtres et les lévites sur son identité, il répond avec une humilité radicale : « Je ne suis pas le Christ. […] Je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

La joie chrétienne est cette humilité qui sait reconnaître que le salut ne vient pas de soi, mais de Dieu. C’est la joie de celui qui se tient au bord du Jourdain, pointant du doigt l’Agneau de Dieu. Jean nous enseigne que la véritable joie ne consiste pas à être au centre de l’attention, mais à être le témoin de Celui qui est le centre. C’est une joie de service et de témoignage, libre de toute vanité.

Que ce Dimanche nous offre le courage de l’humilité de Jean et la profondeur de la joie de Marie, pour que, déjà, la Lumière de Noël brille en nous.

Thibaut +