{"id":16498,"date":"2024-12-13T17:54:03","date_gmt":"2024-12-13T16:54:03","guid":{"rendered":"https:\/\/espacemissionnairereimsest.fr\/?p=16498"},"modified":"2024-12-19T12:18:34","modified_gmt":"2024-12-19T11:18:34","slug":"les-figures-de-lattente-3-3-marie","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/espacemissionnairereimsest.fr\/les-figures-de-lattente-3-3-marie\/","title":{"rendered":"Les figures de l’attente (3\/3) : Marie"},"content":{"rendered":"
Le Deut\u00e9ronome proclame\u00a0: \u00ab\u00a0Tu craindras le Seigneur ton Dieu, tu le serviras, c\u2019est \u00e0 lui que tu resteras attach\u00e9\u00a0\u00bb<\/em> (Dt\u00a010,20). Plus loin, il ajoute\u00a0: \u00ab\u00a0Si vous gardez bien tous ces commandements\u00a0: aimer le Seigneur votre Dieu, marcher dans tous ses chemins et vous attacher \u00e0 lui\u2026\u00a0\u00bb<\/em> (Dt\u00a011,22). Mais comment concilier la crainte et l\u2019amour de Dieu, deux sentiments qui semblent oppos\u00e9s\u00a0?<\/span><\/p>\n Regardons Marie, figure centrale de l\u2019Avent. Fille fid\u00e8le d\u2019Isra\u00ebl, elle m\u00e9dite les \u00c9critures et vit dans une attitude de profond respect envers Dieu, un respect m\u00eal\u00e9 \u00e0 la conscience de sa propre petitesse devant le Cr\u00e9ateur du ciel et de la terre. Cette crainte de Dieu n\u2019est pas une peur paralysante, mais la juste reconnaissance de l\u2019\u00e9cart infini entre le Tout-Puissant et la cr\u00e9ature humaine.<\/span><\/p>\n Ce sentiment, nous pouvons l\u2019activer dans des moments particuliers\u00a0: face \u00e0 une \u0153uvre magistrale, un paysage grandiose, ou encore face \u00e0 une personne d\u2019une renomm\u00e9e mondiale. Combien plus devons-nous \u00e9prouver cette crainte respectueuse devant Dieu lui-m\u00eame !<\/span><\/p>\n Lors de l\u2019Annonciation, Marie, en m\u00e9ditant la salutation de l\u2019ange, per\u00e7oit imm\u00e9diatement qu\u2019elle se trouve devant une manifestation divine. Sa crainte de Dieu se r\u00e9veille. Mais l\u2019ange la rassure\u00a0: \u00ab\u00a0Ne crains pas, Marie\u2026\u00a0\u00bb<\/em> (Lc\u00a01,30). Ce message introduit un bouleversement\u00a0: le Dieu Tout-Puissant, le Tout-Autre<\/em>, s\u2019appr\u00eate \u00e0 devenir le Tout-Proche<\/em>. Par son \u201coui\u201d, Marie inaugure un amour total envers Dieu. Le Shema Isra\u00ebl<\/em>, qu\u2019elle r\u00e9cite chaque jour \u2013 \u00ab\u00a0Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton c\u0153ur, de tout ton \u00eatre et de toutes tes forces\u00a0\u00bb<\/em> \u2013 prend pour elle un sens nouveau et concret.<\/span><\/p>\n Dans l\u2019intimit\u00e9 de la Nativit\u00e9, Marie vivra cet amour \u00e0 travers des gestes simples et humains\u00a0: nourrir, laver, cajoler, consoler. Elle sera la premi\u00e8re \u00e0 servir Dieu<\/em> au sens le plus litt\u00e9ral du terme.<\/span><\/p>\n Dans ce temps de l\u2019Avent, nous sommes appel\u00e9s \u00e0 imiter Marie. Prenons soin de Dieu dans la pri\u00e8re, face au Tabernacle ou dans notre quotidien. Servons-Le aussi dans nos fr\u00e8res et s\u0153urs, en particulier les plus vuln\u00e9rables. Comme Marie, accueillons la crainte respectueuse qui nous rappelle l\u2019immensit\u00e9 de Dieu, mais laissons cet \u00e9lan s\u2019accomplir dans un amour intime et confiant. Enseigne-nous ton chemin, Marie, pour nous pr\u00e9parer \u00e0 accueillir ton Fils.<\/em><\/span><\/p>\n Emmanuel de Romr\u00e9e<\/strong>, coordinateur des groupes bibliques sur l’Espace missionnaire Reims-Est<\/span><\/p>\n <\/p>\n \u00c9lisabeth, figure singuli\u00e8re de l\u2019\u00e9vangile selon Luc, incarne l\u2019attente et l\u2019esp\u00e9rance caract\u00e9ristiques de l\u2019Ancienne Alliance. \u00c9pouse de Zacharie, pr\u00eatre des milieux sacerdotaux provinciaux, elle m\u00e8ne une vie pieuse et fid\u00e8le. Pourtant, sa vie est marqu\u00e9e par une blessure profonde : la st\u00e9rilit\u00e9, source de honte dans son contexte. Mais derri\u00e8re cette souffrance se cache une esp\u00e9rance que Dieu lui-m\u00eame va r\u00e9v\u00e9ler.<\/span><\/p>\n L\u2019ange Gabriel, en annon\u00e7ant la naissance de Jean, r\u00e9pond \u00e0 cette attente (Luc 1, 13). Cette promesse s\u2019enracine dans l\u2019histoire biblique : Dieu agit toujours dans la faiblesse et renouvelle son peuple. Comme Sarah, qui enfanta Isaac malgr\u00e9 son \u00e2ge avanc\u00e9 (Gen\u00e8se 18, 11), ou Rachel, d\u00e9livr\u00e9e de sa st\u00e9rilit\u00e9 (Gen\u00e8se 30, 23), \u00c9lisabeth devient le signe que rien n\u2019est impossible \u00e0 Dieu. Dans l\u2019Avent, cette promesse r\u00e9sonne : m\u00eame au c\u0153ur de nos fragilit\u00e9s, Dieu agit et accomplit son dessein d\u2019amour.<\/span><\/p>\n Mais la promesse va au-del\u00e0 de la maternit\u00e9. \u00c9lisabeth pr\u00e9figure l\u2019accomplissement des temps proph\u00e9tiques. La venue de l\u2019ange Gabriel et la mention d\u2019\u00c9lie renvoient aux annonces du Jour du Seigneur (Malachie 3, 23-24) et du Christ (Daniel 9, 24). En \u00c9lisabeth, les signes de l\u2019accomplissement \u00e9mergent, bien que tout demeure encore voil\u00e9 (Luc 1, 25). Sa discr\u00e9tion dans l\u2019attente nous invite \u00e0 cultiver la patience et la foi : l\u2019\u0153uvre de Dieu est en chemin, m\u00eame si elle reste cach\u00e9e.<\/span><\/p>\n Lorsque Marie, elle aussi enceinte, se met en route pour la rencontrer, un moment proph\u00e9tique se d\u00e9ploie. Dans leur rencontre, \u00c9lisabeth devient pleinement proph\u00e9tesse : elle parle au nom de son fils \u00e0 na\u00eetre et proclame d\u00e9j\u00e0 la venue du Seigneur. Elle reconna\u00eet en Marie la m\u00e8re du Sauveur et invite \u00e0 la joie : “B\u00e9ni soit le fruit de ton sein !” (Luc 1, 42).<\/span><\/p>\n \u00c9lisabeth incarne ainsi la fin de l\u2019attente et l\u2019imminence de l\u2019accomplissement. Entre inqui\u00e9tude et joie, elle nous guide dans ce temps de l\u2019Avent, en nous invitant \u00e0 esp\u00e9rer fermement les promesses de Dieu, qui se r\u00e9alisent toujours au moment opportun.<\/span><\/p>\n P\u00e8re Pierre de Curraize +<\/strong><\/span><\/p>\n <\/p>\n L\u2019Avent est un temps d\u2019attente et de pr\u00e9paration, et la figure de Zacharie, p\u00e8re de Jean-Baptiste, nous offre un \u00e9clairage spirituel profond sur cette p\u00e9riode. Zacharie, pr\u00eatre l\u00e9vite, vit dans un contexte marqu\u00e9 par l\u2019occupation romaine et les troubles sous le roi H\u00e9rode.<\/span><\/p>\n Comme beaucoup de ses contemporains, il porte en lui l\u2019attente ardente d\u2019un retour de Dieu dans l\u2019histoire. Cette attente collective se refl\u00e8te dans sa propre vie : avec \u00c9lisabeth, sa femme, il souffre de st\u00e9rilit\u00e9, une \u00e9preuve lourde \u00e0 porter dans la soci\u00e9t\u00e9 juive de l\u2019\u00e9poque.<\/span><\/p>\n Leur histoire, inscrite dans leur chair, devient le miroir de l\u2019esp\u00e9rance du peuple d\u2019Isra\u00ebl. <\/span>Le nom de Zacharie, qui contient la racine h\u00e9bra\u00efque zachar (\u00ab souvenir \u00bb), \u00e9voque un Dieu qui se souvient de ses promesses. Tout comme Dieu s\u2019est souvenu de Rachel ou d\u2019Anne dans l\u2019Ancien Testament, il agit dans le quotidien parfois monotone de Zacharie. \u00c0 No\u00ebl, comme Zacharie, nous serons invit\u00e9s \u00e0 t\u00e9moigner de la fid\u00e9lit\u00e9 et de la mis\u00e9ricorde infinie de Dieu, source de joie et de\u00a0vie\u00a0nouvelle.<\/span><\/p>\n<\/div>\n <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Une figure de l’attente (3\/3): Marie Le Deut\u00e9ronome proclame\u00a0: \u00ab\u00a0Tu craindras le Seigneur ton Dieu, tu le serviras, c\u2019est \u00e0 lui que tu resteras attach\u00e9\u00a0\u00bb (Dt\u00a010,20). Plus loin, il ajoute\u00a0: \u00ab\u00a0Si vous gardez bien tous ces commandements\u00a0: aimer le Seigneur votre Dieu, marcher dans tous ses chemins et vous attacher \u00e0 lui\u2026\u00a0\u00bb (Dt\u00a011,22). Mais comment concilier la crainte et l\u2019amour de Dieu, deux sentiments qui semblent oppos\u00e9s\u00a0? 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Les figures de l’attente (1\/3) : Zacharie<\/span><\/h2>\n
\n<\/span>Alors qu\u2019il accomplit son service au Temple, une t\u00e2che rituelle qu\u2019il pourrait vivre machinalement, Dieu le rejoint de mani\u00e8re inattendue. L\u2019ange Gabriel lui appara\u00eet avec une annonce extraordinaire : la naissance de Jean, celui qui pr\u00e9parera le chemin du Seigneur.
\nCe moment bouleverse l\u2019ordinaire et invite Zacharie \u00e0 un profond renouvellement de foi. <\/span>Cependant, Zacharie doute. Comment croire \u00e0 une telle promesse alors que son \u00e2ge avanc\u00e9 et celui d\u2019\u00c9lisabeth semblent rendre cela impossible ? Ce doute est humain, et Gabriel ne le condamne pas ; il lui impose le silence, un silence qui devient une b\u00e9n\u00e9diction.
\nPendant ces mois d\u2019attente, Zacharie est invit\u00e9 \u00e0 accueillir int\u00e9rieurement le myst\u00e8re de Dieu. Ce temps de silence, loin d\u2019\u00eatre une punition, est une opportunit\u00e9 : celle de se d\u00e9tacher de ses certitudes pour mieux entendre et comprendre l\u2019\u0153uvre divine.
\n<\/span>Au jour de la naissance de Jean, tout bascule. Lorsque Zacharie \u00e9crit le nom de son fils, ob\u00e9issant \u00e0 la parole divine, il retrouve l\u2019usage de la parole. Ce n\u2019est pas une simple capacit\u00e9 physique retrouv\u00e9e, mais une parole transfigur\u00e9e. Inspir\u00e9 par l\u2019Esprit-Saint, il entonne un cantique de louange, le Benedictus, proclamant la fid\u00e9lit\u00e9 de Dieu et son plan de salut pour l\u2019humanit\u00e9.
\n<\/span>En cette p\u00e9riode d\u2019Avent, Zacharie nous invite \u00e0 vivre pleinement l\u2019attente. Comme lui, nous pouvons parfois \u00eatre prisonniers de la routine ou du doute. Mais ce temps est l\u2019occasion d\u2019ouvrir nos c\u0153urs \u00e0 Dieu dans le silence, de laisser l\u2019esp\u00e9rance rena\u00eetre, et de nous pr\u00e9parer \u00e0 accueillir la visite divine.<\/span><\/p>\n