Edito – Une petite clarification quant à la prière pour le « peuple juif »
Vous connaissez la vocation à l’unité des chrétiens de la Communauté du Chemin Neuf à qui l’espace missionnaire Reims-Est a été confié. Nous l’exprimons dans la liturgie eucharistie par un développement de la prière de la paix : « Seigneur Jésus qui a dit à tes disciples “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix”, etc. ». Cette prière est située au moment où nous nous apprêtons à communier, nous en profitons pour nous souvenir des déchirures du corps du Christ et nous implorons sa paix sur l’ensemble de ce corps.
À la fin de cette prière figure également cette incise : « Donne ta paix aussi au peuple juif qui a reçu les alliances et les promesses, peuple dont tu es issu ». Elle remplace la formulation « Donne ta paix à Israël, le peuple dont tu es issu ». Ce changement avait été décidé en chapitre de communauté cet été, pour éviter toute confusion avec l’état d’Israël.
Pourquoi prier à cet endroit pour le peuple juif ? Parce que, comme expliqué plus haut, nous scrutons le mystère du corps du Christ, or c’est précisément ce qui a amené le concile Vatican II à parler des Juifs : « Scrutant le mystère de l’Église, le Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d’Abraham (Nostra Ӕtate 4) ». Notre prière pour la paix rappelle le fondement théologique de cette incise : l’importance de ce peuple ne tient pas seulement au fait que Christ en soit issu, mais aussi à ce qu’il « a reçu les alliances et les promesses » – une expression biblique (Rm 9,4) qui a été reprise par le Concile Vatican II (Lumen Gentium §16). Or, ces alliances et ces promesses demeurent irrévocables (saint Paul l’explique en Rm 11,29). Comme hier, nous sommes intrinsèquement liés à ce peuple sur le plan spirituel, ce qui une fois de plus est à distinguer de ce qui se passe dans l’état d’Israël.
Pierre+